Le Centre d’Études des Tunnels du Ministère des Transports a publié en 1976 une première version du Guide du béton coffré en tunnels routiers. On y faisait alors le constat d’une grande divergence sur les qualités demandées à ce béton et, d’une manière générale, d’une moindre attention dans la mise en place due au fait que les problèmes qui paraissaient importants pour le souterrain étaient ceux du creusement. La réalisation du béton de revêtement était alors considérée comme un problème de technicité courante.
Depuis cette date, grâce à l’importance des ouvrages réalisés, aux constatations systématiques effectuées en cours de chantier et grâce au souci des maîtres d’ouvrage de disposer de tunnels ou de galeries faciles à exploiter et vieillissant bien, on a pu observer une meilleure prise en compte des différents paramètres qui influencent la qualité du revêtement, son étanchement et donc sa durabilité. On a ainsi esquissé peu à peu une méthodologie pour l’étude et la réalisation du revêtement définitif des tunnels. Et les résultats ont suivi. Des exemples de tunnels autoroutiers dont la réalisation des deux tubes a été décalée dans le temps, ont bien montré l’amélioration de la qualité.
Par ailleurs, depuis la première parution de ce guide, un certain nombre de textes a modifié le cadre technique et réglementaire dans lequel s’inscrit la réalisation des ouvrages en béton, qu’il s’agisse de la nature des constituants ou des contrôles de qualité. Par ail- leurs, la nouvelle rédaction du Fascicule n° 69 « Travaux en souterrain du C.C.T.G. et de ses annexes prend en compte l’évolution récente des méthodes de construction des tunnels
Enfin, il est apparu à l’usage que la première version du guide, tout en étant très précise sur les études et les contrôles de bétons, ne faisait pas suffisamment ressortir les caractères spécifiques du bétonnage en souterrain au niveau du chantier. Certaines opérations propres aux tunnels (traitement des reprises de bétonnage, injections de remplis- sage…) n’étaient pas évoquées.
Il est donc apparu opportun de reprendre la rédaction de ce guide en tenant compte des différents éléments énoncés ci-dessus.
Il est évident que ce guide est destiné à faciliter au projeteur la mise au point de la solution du problème réel qui lui est posé mais qu’il ne constitue pas une directive. A chacun d’effectuer les études nécessaires en fonction des buts recherchés et en liaison étroite avec le laboratoire, l’entreprise et ses sous-traitants.